À Robert Brussel – Septembre 1922
[Tampon réception 14 septembre 1922]
Fontainebleau, 221 rue St Merry
Cher Ami, [Robert Brussel]
Votre lettre de…[nom illisible] m’est parvenue juste au moment où nous quittions les bords boueux de la baie du Mont St Michel pour l’humidité de Fontainebleau. Je n’ai pas pu y répondre plus tôt. Il faut que nous nous voyions. Le festival de Salzbourg a eu réellement un grand retentissement, et nous pourrions en tirer un grand profit moral, si nous savions l’exploiter tout de suite. La forme la plus simple et la plus rapide serait, peut-être, de nous envoyer en tournée en Rhénanie. Avez-vous de l’action sur D….[nom illisible] ? Faut-il que je le voie de préférence directement ? Nous sommes en bons termes. Puis-je même faire un petit appel direct à Mr. Tirard ? Je peux me permettre ça, en ces circonstances. En tous cas, nous pouvons conjuguer nos efforts.
J’aimerais pouvoir vous procurer toutes les coupures de presse ; malheureusement, je suis loin d’avoir tout reçu, car le courrier de la Presse n’est pas une merveille, et je n’en ai qu’un exemplaire de chaque. Les organisateurs du Festival m’ont personnellement promis de m’envoyer tout ce qui aura paru. Ça veut dire qu’ils n’en feront rien. « Vienne reste Vienne » C’est le titre d’une très jolie valse que les Viennois dansent toujours. Vous ne pouvez vous faire la moindre idée du désordre qui règne dans cette organisation.
Pour le moment, je possède 2 articles de la « Neue Freie Presse » (6 et 9 août) 1 de la « Frankfurtes Zeitung », (29 août) 1 de « Basler Nachrichten » (17 août) 1 du « Nieure Rotterdam Courant » (15 août).
Sans doute avez-vous eu ceux du Comoedia ; il y en avait un, excellent, dans l’Humanité, et un autre dans l’Internationale ! Mais ceci n’est que peu de chose, et je suis sûr que toute la presse de l’Europe centrale a donné. Mais comment le savoir.
Je rentre à Paris vers la fin du mois. Je joue à Londres le 30, et serai rentré définitivement le 2 octobre. Je passerai tout de suite un coup de téléphone aux Beaux Arts, car je désire vivement vous voir.
Encore merci, et bien à vous, en hâte.
Louis Fleury
Source : Bibliothèque Nationale de France http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb39807895d
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