À Robert Brussel – Avril 1922
[Tampon réception de la DIRECTION DES BEAUX ARTS SERVICE D’ÉTUDE
D’ACTIONS ARTISTIQUES À L’ÉTRANGER 18 Avril 1922]
SOCIÉTÉ MODERNE
D’ INSTRUMENTS
À VENTS
Fondée en 1895
Siège social : 13, rue de Siam (Paris 16°)
Monsieur Robert Brussel
Directeur du service de l’Expansion à l’Étranger
Cher Monsieur,
M. Egon Wellesz, l’un des organisateurs du Festival de Salzbourg, m’ envoie aujourd’hui une proposition qui, je l’espère, pourra vous intéresser.
Les organisateurs demandent pour leur Festival la collaboration de la Société Moderne d’Instruments à Vents, sous la forme suivante : nous prendrions part à un premier concert avec des oeuvres désignées par le comité, parmi lesquelles se trouvent les sonates pour flûte, hautbois, clarinette et piano de Darius Milhaud. Puis, à un second concert, avec un programme de notre choix d’une heure et demie environ.
Etant donné l’état plus que précaire des finances autrichiennes à l’heure actuelle, le comité ne peut nous offrir que nos frais de séjour à Salzbourg : M. Wellesz ajoute qu’il a pressenti votre représentant à Vienne, M. D…. et qu’il lui a demandé le concours du Ministère des Beaux Arts, au moins pour nous garantir les frais de voyage.
Puis-je faire appel au bienveillant patron de M. le directeur des Beaux Arts et vous demander un appui pécuniaire en cette circonstance ? J’ai calculé que pour figurer avec éclat dans ce Festival, notamment dans le programme laissé à notre initiative, nous devrions partir au nombre de 6 artistes : Piano, flûte, hautbois, clarinette, basson. Ceci nous permettrait de faire entendre des oeuvres telles que le quintette de Magnard, le Divertissement d’Albert Roussel, dites très représentatives, dans le sens le plus noble du mot, de l’art français contemporain.
Les renseignements qui m’ont été fournis me permettent d’évaluer à 500 F par artiste les frais de voyage, ce qui porterait à 3000 F la subvention que nous avons l’honneur de solliciter de votre bienveillance.
Il va sans dire que je me ferais un devoir et un plaisir de vous soumettre nos projets de programme, le choix des oeuvres me paraissant être le point capital de la chose. Permettez-moi de ne pas trop insister sur l’intérêt que peut présenter pour le public du Festival l’audition des Instruments à vents français.
Avec l’espoir d’un accord favorable, je vous prie d’agréer cher monsieur, l’expression de mes dévoués sentiments.
Louis Fleury
Secrétaire de la Société Moderne d’Instruments à Vents
13 rue Mignard Paris
Source : Bibliothèque Nationale de France http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb39807889g
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