Souvenirs d’un Flûtiste – 1. Les Dernières Années d’Ambroise Thomas

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Souvenirs d’un flûtiste

Le Conservatoire vers l’époque de son centenaire (1895-1900)

L E S   D E R N I È R E S   A N N É E S   D’ A M B R O I S E   T H O MA S

 

J’ai été élevé dans l’admiration d’Ambroise Thomas, et je lui dois, par surcroît, une des fortes émotions de mon enfance. Ma mère fut, en effet, une des cent mille personnes qui échappèrent, par miracle, à l’horrible catastrophe de l’Opéra-Comique. J’étais alors un tout petit garçon. Nous habitions la province, à quelques cinquante kilomètres de Paris. Un matin de 1887, ma mère, ouvrant son journal, poussa un cri d’horreur : l’Opéra-Comique avait été, la nuit précédente, détruit par un incendie. Les victimes se chiffraient par centaines.

Or, elle avait passé à Paris toute la journée de la veille, et comme le spectacle affiché la tentait, elle eut quelque velléité de prendre une place pour cette représentation. Réflexion faite, et sans même avoir fait un pas vers le bureau de location, elle prit simplement le train du retour. Mais nous ne manquions pas d’imagination, dans la famille, et à force de parler de cet évènement, nous en vînmes bientôt à le considérer comme une authentique réchappée de la catastrophe. En avançant que cette petite histoire s’est renouvelée dans cent mille foyers français, je crois être au-dessous de la vérité.

Les vieux Parisiens se rappellent les détails de la catastrophe et je n’entreprendrai pas le récit d’une chose que je n’ai point vue. Ce qui est certain, c’est que la pièce qu’on donnait ce soir-là fut une cause aggravante du sinistre. Si ç’avait été Don Juan ou Fidelio, les loges et les strapontins inoccupés, les larges espaces vides des fauteuils eussent permis l’évacuation immédiate et rapide du théâtre. Mais on jouait Mignon, et la salle était comble. De là, ruée vers la sortie, écrasement aux portes, piétinement des faibles par les forts, asphyxie des retardataires et tout ce qui s’ensuit en pareil cas.

C’est que Mignon a été, pour plusieurs générations, la perle du répertoire de l’Opéra-Comique ; et l’Opéra-Comique est, ou plutôt était à cette époque, la seule institution nationale assez populaire pour rivaliser avec le Musée Grévin, ce qui n’est pas peu dire. Que de polémiques n’a pas soulevée la subvention aux théâtres d’Etat ! Elles resteront vaines tant qu’il y aura un Opéra-Comique, et tant qu’on y jouera Mignon.

Cet argument, porté cent fois à la tribune de la Chambre par les députés ruraux, que neuf millions neuf cent mille des dix millions de contribuables n’ont ni la possibilité ni l’envie d’entrer dans ces théâtres entretenus de leurs deniers, cet argument a peut-être quelque valeur si l’on évoque Horace ou Cosi Fan Tutte. Mais faîtes une enquête, à Paris ou en province, dans les arrières-boutiques et les mansardes. Scrutez-y les cerveaux et les coeurs. Vous constaterez que pour les César Birotteau [1] et les Jenny l’Ouvrière [2] de notre temps, Mignon représente le Grand Art, le fin du fin de la jouissance musicale et poétique, et qu’une soirée d’Ambroise Thomas à l’Opéra-Comique se met dans la corbeille de mariage tout comme la montre et le bracelet. Peut-être retardé-je un peu. On m’assure que la génération actuelle a beaucoup évolué, que Mignon n’a plus le même prestige et que c’est la Tosca qui l’a remplacé. Voire !… Nous verrons cela à la deux-millième…

On conçoit qu’élevé dans ces idées là, le nom d’Ambroise Thomas avait pour moi, chétif aspirant au Conservatoire, un prestige inouï, et que le grand homme m’apparaissait, non seulement par ses fonctions directoriales, mais encore par la force de son seul génie, comme une sorte de demi-dieu. Aussi, lorsque je me présentai pour la première fois devant le jury d’admission, l’idée d’être jugé par ce redoutable Minos ne contribua pas pour peu à me glacer jusqu’aux moëlles. Mon affaire fut résolue en cinq minutes. Plus mort que vif, je pénétrai sur l’estrade ; devant moi, au centre d’une table en fer à cheval, j’aperçus, dans une sorte de brouillard, la tête vénérable du Maître, qui me fit signe de commencer ; et ni le sourire encourageant de M. Taffanel [3], ni les mines plutôt bienveillantes des comparses du jury ne m’empêchèrent de bafouiller mon morceau et de m’empêtrer dans la lecture à vue. Dès la dixième mesure mon sort était fixé : j’étais refusé.

Je fus plus heureux l’année suivante et j’entrai en possession le 15 novembre 1895, d’un autographe du Maître. Mon bulletin d’admission portait, en effet, au crayon bleu, la signature d’Ambroise Thomas. Il m’en coûta la somme de trente centimes, ces documents nous étant adressés non affranchis par une administration économe. A ce prix-là, et au cours actuel de chez Charavay [4], c’était encore un bon placement. Malheureusement, cette précieuse relique s’est trouvée égarée dans un déménagement.

***

Entre mes deux examens j’avais eu l’occasion de me familiariser — de loin, naturellement ! — avec la physionomie du vieux Maître. En premier lieu, j’avais eu le courage d’assister, en juillet 1895, à tous les concours publics, qu’il présidait assidûment. Puis, vaguement persuadé que la fréquentation assidue du Conservatoire m’en faciliterait l’entrée officielle, je ne manquais pas de faire un tour dans la cour chaque fois que je passais devant la porte, c’est-à-dire quinze fois par jour, car j’habitais à deux pas de là, rue Sainte-Cécile.

Ambroise Thomas, lui, avait ses pénates plus près encore, dans le bâtiment même du Conservatoire. Je ne sais si son appartement possédait une communication avec les bureaux ; en tous cas il ne s’en servait point. On le voyait déboucher tous les matins de la porte du fond de la cour qu’il traversait pour pénétrer sous le porche de la rue Bergère, et gravir ensuite, d’un pas plus alerte qu’on ne pouvait s’y attendre, l’escalier de l’administration. C’était un grand vieillard, long et sec, qui paraissait courbé beaucoup plus sous le poids de soucis accablants que sous celui des années. Il marchait assez singulièrement de côté, laissant trainer derrière lui une jambe qui raclait le bitume. Tout un côté de son corps penchait vers le sol, à commencer par un lourd paquet de cheveux neigeux, qui, s’échappant du haut de forme rejeté en arrière, lui coupait le front par le travers. Le reste allait à l’avenant. De l’épaule la plus haute pendait un long pardessus noir que tachait de rouge son énorme rosette de grand dignitaire de la Légion d’Honneur, et la manche vide lui ballottait au côté, à la façon d’une aile brisée. J’ai lu dans une de ses biographies que le jeune Ambroise Thomas avait été un joyeux compagnon et qu’il se distinguait, au moment de son concours de Rome, par son habileté au jeu de saute-mouton. Il ne lui restait certes rien de cette gaité légendaire, et le cliché de « vieillard morose » qu’on accolait infailliblement à son nom dans les petits journaux d’avant-garde, n’avait rien d’injuste. Quels soucis ou quels chagrins habitaient le cerveau qui avait conçu les joyeux airs du Caïd ? Je ne saurais le dire. Au faîte des honneurs officiels, joué à travers le Monde et plus populaire —j’ai déjà dit pourquoi — que n’importe lequel des musiciens de son temps, Ambroise Thomas était une vivante statue de la Tristesse ou de l’Ennui. On alléguera son grand âge ; mais nous avons tous connu des musiciens octogénaires qui n’étaient pas tristes, pour ne parler que de Saint-Saëns, de Reyer [5], et plus près de nous, de l’exquis Gigout [6], qui tient encore avec une sereine allégresse son orgue de St- Augustin.

Une seule fois je l’ai vu se dérider. Il présidait le concours de harpe. Une petite bonne femme de onze ans, pas plus haute et aussi ronde qu’une pomme, avec de bonnes joues rouges de bébé modèle, vint recevoir, de la bouche du directeur, l’annonce de son 1er accessit. Ambroise Thomas commença son petit discours par l’habituel : « Mademoiselle… », mais en présence de ce petit bout de femme il fit une petite pause, et ponctua ce mot trop solennel d’un bon sourire de grand-papa, ce qui mit l’assistance attendrie en gaité. Je crois bien que Mme Paterson-Stroobants, qui a connu depuis d’autres succès, peut être fière de celui-là. Il n’était pas facile de faire sourire le compositeur d’ Hamlet.

A l’automne de 1895, Pedro Gailhard, alors directeur de l’Opéra, institua dans son théâtre des concerts dominicaux destinés en principe à favoriser les jeunes. Les programmes y étaient moins sévères que ceux des autres concerts symphoniques. On y fourrait des scènes d’Opéra, voire même de la danse (Mademoiselle Cléo de Mérode [7], que venait de populariser la statue de Falguière [8], n’était pas une des moindres attractions de l’entreprise). En février, les concerts de l’Opéra rendirent à Ambroise Thomas une sorte d’hommage solennel, par l’exécution du prologue de Françoise de Rimini, une de ses meilleures pages, aux dires de connaisseurs. Le grand vieillard assistait à l’exécution dans une avant-scène. L’orchestre et le public lui firent une ovation touchante à laquelle il parut fort sensible. L’hiver était rigoureux ; il prit froid à la sortie et en huit jours il était mort.

Avouerai-je que ce triste évènement me donna surtout un petit frisson de fierté ? Ce fut lorsque j’allai retirer, au secrétariat, ma carte d’invitation aux obsèques. J’avais déjà vu plusieurs enterrements sensationnels ; c’était une des distractions que m’offrait volontiers ma mère qui avait ses idées là-dessus et pensait que ces grands spectacles agissent fortement sur de jeunes cerveaux. Ainsi avais-je assisté, perdu dans la foule, aux funérailles de Mac-Mahon et de Sadi-Canot. L’idée de faire partie d’un tel cortège me remplissait d’un orgueil puéril. Je dois dire à ma décharge que j’avais dix-sept ans ! La jeunesse n’est pas tendre aux vieillards.

Je revois nettement la scène qui précéda la levée du corps. La petite cour du Conservatoire était aux trois quarts remplie ; nous nous désignions les célébrités. Tout à coup arriva Massenet. Il était effondré. Emergeant d’un col de loutre, sa belle tête, où l’accentuation du « pli de fatigue » rendant plus amère encore le rictus douloureux sous la moustache tombante, nous parut toute ravagée et vieillie. Ses yeux étaient gonflés de larmes. J’entendis des gens émettre un doute sur la sincérité de cette douleur. Ce scepticisme, à mon sens, n’était pas fondé. Massenet était un être essentiellement vibrant et communicatif. S’il assistait au mariage d’un de ses élèves, voire de son domestique, son coeur se gonflait de joie et d’espérance comme s’il eût marié son propre fils. Il se devait à lui-même de pleurer à tous les enterrements, à plus forte raison à celui d’un vieux Maître dont il était ami et qu’il honorait et respectait.

Par une touchante pensée des ordonnateurs de la cérémonie, les élèves du Conservatoire furent priés de prendre la tête du cortège. Peu devaient manquer, car nous formions un peloton imposant. Nul protocole n’ayant réglé les préséances, les élèves des classes de déclamation y pourvurent en se plaçant au premier rang. Ils étaient tout qualifiés pour cela, ayant bien mieux que nous autres, le sentiment des attitudes convenables. Solennels et pensifs, vêtus de noir et strictement gantés, le chapeau haut-de-forme à la main gauche, le pouce de la main droite s’accrochant au deuxième bout du pardessus, ils donnaient à notre groupe une incomparable allure de juvénile dignité. En tête de tous, avec son petit nez retroussé, ses yeux écartés, sa bouche d’enfant boudeur, et malgré cela, plus solennel encore que les tragédiens de la classe Dupont-Vernon, marchait le déjà fameux Prince, depuis Prince-Rigadin, gloire du cinéma. Il paraissait conduire le deuil.

Comme le service religieux se faisait à la Trinité, on nous fait passer par les Grands Boulevards et la Chaussée d’Antin, non sans faire un petit crochet par la place de l’Opéra. Etait-ce dans la pieuse pensée d’associer une dernière fois le monument Garnier à la gloire du disparu ? Etait-ce plutôt une démonstration réprobative à l’égard des imprudents organisateurs de la fatale exécution de Françoise de Rimini ? On ne nous l’a jamais dit. Ce dont je me souviens, c’est que nous perdîmes tout notre prestige, au dernier tournant du boulevard, par la faute d’une élève femme, laquelle de détacha tranquillement du cortège pour aller, par-dessus la haie des troupes, serrer la main d’un ami dans les rangs des spectateurs. Ceci nous valut les amers quolibets d’une foule scandalisée.

La cérémonie religieuse vint à propos remettre un peu de gravité dans une cérémonie qui tournait mal, bien que la partie musicale contint quelques éléments profanes. Ambroise Thomas n’avait point suivi l’émouvant exemple de Gounod, dont les dernières dispositions proscrivaient de ses obsèques toute musique qui ne fût pas strictement liturgique. Le programme comprenait une importante partie symphonique confiée à l’orchestre du Conservatoire que dirigeait alors Paul Taffanel. On avait massé les musiciens dans une galerie latérale, et nous occupions l’autre galerie. Je donne pour ce qu’elles valent, c’est-à-dire pour pas grand-chose, les impressions que j’ai gardées de cette audition. On ne pourrait attendre mieux d’un jeune musicien qui n’avait rien entendu, jusqu’alors, que le son de sa propre flûte.

A cette époque, une audition de l’Orchestre du Conservatoire était une rarissime aubaine. Le petit temple pompéien de la rue Bergère était ouvert aux seuls abonnés et n’était pas abonné qui voulait. La demande dépassant l’offre, on convoitait un fauteuil de la série avec la même âpreté qu’un siège académique, et, dans la haute bourgeoisie parisienne, on se léguait son abonnement, de père en fils, avec les portraits de famille et le caveau au Père-Lachaise. Il ne restait aux profanes que l’heureuse chance d’un enterrement officiel pour pénétrer les secrets de l’interprétation orthodoxe des symphonies de Beethoven ; le nom de Beethoven me vient naturellement à la plume, parce qu’on joua ce jour-là la marche funèbre de l’ Héroïque. De l’exécution, probablement excellente, de cette page sublime, je retins surtout que l’orchestration comportait trop de hautbois. Ce n’était pas la faute de l’auteur, mais celle du hautboïste, le célèbre Gillet, dont le son formidable écrasait tout autour de lui. Au contraire de son neveu Fernand, lequel fait actuellement les délices des abonnés de chez Lamoureux, l’oncle Gillet, admirable virtuose d’ailleurs, avait le hautbois envahissant ; mais personne n’a jamais eu le courage de le lui dire, son exécrable caractère le rendant redoutable, même à ses chefs.

Un autre fait contribuait à faire de ce service un évènement sensationnel : Faure chantait ! Avec une sagesse, hélas peu contagieuse, l’illustre artiste avait quitté la scène bien avant d’être privé de ses moyens. En 1896, il avait encore toute sa voix. Je ne me hasarderai pas à faire de la critique retrospective. J’ai simplement le souvenir d’une voix solide et merveilleusement timbrée, d’une diction irréprochable, en somme d’un art très pur et très noble. Faure avait alors 66 ans. Il ne sortit de sa retraite que cinq ans plus tard, à la requête de Coquelin, pour chanter au Trocadero dans une grande matinée au bénéfice de Pont-aux-dames. Quand donc créera-t-on une maison de retraite de luxe, où l’on internera de force les millionnaires aphones qui se cramponnent au théâtre de leurs lointains succès ? Je me demande si elle ne serait pas plus utile que l’autre.

J’ai perdu le souvenir de la fin de la cérémonie. Derrière le corbillard, nous discutions déjà la succession du disparu. Qui serait notre directeur ? Nous ne le sûmes pas de sitôt, car cette nomination n’alla pas sans de grandes difficultés et se fit attendre plusieurs mois. Le premier soin du ministre du moment fut d’apporter une modification au règlement : désormais, le directeur n’était plus nommé que pour une période de cinq ans, d’ailleurs renouvelable. On dit alors que cette disposition, qu’il jugeait injurieuse, fut la cause du refus de Massenet. Je croirais plutôt que ce grand laborieux, qui accouchait d’un opéra par an avec une ponctualité de Mère Gigogne, ne se souciait pas de perdre ses matinées à faire subir des examens de solfège à des moutards de 10 ans [9]. On parla aussi de Saint-Saëns. C’était mal connaître ce grand indépendant, amoureux de voyage et de soleil, que de le supposer capable d’habiter dix mois par an un appartement où il ne faisait pas clair et où le joyeux martèlement des emballeurs de la rue Bergère rivalisait avec les éclats guerriers de la classe de trompette. La succession échut , en fin de compte, à notre bon maître Théodore Dubois, qui s’acquitta de ses fonctions avec une conscience et une probité restées légendaires.

(A suivre)

L. FLEURY

Source : Le Monde Musical N°17 et 18 – Septembre 1924 – Bibliothèque Nationale de France http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb328183825

[1] Roman de Honoré de Balzac.  C Birotteau est le type même du petit-bourgeois propriétaire et spéculateur des années 1830. 

[2] Heroïne populaire en 1850 cf : drame en 5 actes de Ducourcelle et Barbier et roman de Jules Cardoze.

[3] Paul Taffanel (1844-1908) le professeur de flûte du conservatoire de 1893 jusqu’à sa mort.

[4] La librairie Charavay était spécialisée en lettres, autographes et documents historiques.

[5] Ernest Reyer (1823-1909)

[6] Eugène Gigout (1844-1925)

[7] Cléopâtre-Diane de Mérode ( 1875-1966), célèbre ballerine de l’Opéra de Paris, modèle et icône de beauté française. Dès 1895, son double de cire fait son entrée au Musée Grévin. 

[8] « La Bulle de l’Amour », sur un livret de Georges Feydeau crée en 1898 au Théâtre Marigny.

[9] En 1896, le sculpteur Jean Alexandre Joseph Falguière (1831-1900) expose au Salon Des Artistes Français une oeuvre, La Danse, visible actuellement au Musée d’Orsay, statue d’un réalisme si cru que l’on reconnait là le visage, les courbes et jusqu’au nombril de Cléo de Mérode complètement nue. L’oeuvre provoque alors un véritable tollé ! Cléo de Mérode, après avoir nié toute implication, accuse Falguière d’avoir fabriqué une œuvre à scandale en moulant le corps de la statue sur un autre modèle féminin, alors qu’elle n’aurait posé que pour la tête.

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