Bienvenue dans l’univers musical
de Louis Fleury

(1878-1926)

Vous qui êtes flûtistes, vous connaissez sans aucun doute ce nom pour l’avoir lu sur vos partitions en tant que dédicataire « À Louis Fleury », « Pour Louis Fleury » (Cf : Syrinx  de Debussy, Krishna-Joueurs de Flûte de Roussel, Sonatine de Milhaud, Sonate de Mel Bonis…). Mais qui était Louis Fleury et pourquoi ne trouvons-nous que si peu d’éléments biographiques le concernant ?  Sans doute parce qu’il n’a pas composé de musique, contrairement à son maitre Paul Taffanel. En effet, l’histoire s’intéresse plus généralement aux compositeurs qu’aux interprètes. Peut-être également parce qu’il n’a laissé aucune archive discographique, contrairement à ses collègues (René Le Roy, Philippe Gaubert…).

Pourtant, d’après les témoignages de ses contemporains, Louis Fleury était non seulement « un flûtiste de grand talent et de grande intelligence », « entreprenant, audacieux, curieux de tout, ne cessant d’explorer la musique du passé comme celle du présent », mais également un « directeur, musicographe, chroniqueur, conférencier », « infatigable défenseur de toutes les bonnes causes musicales » et un « gentilhomme aussi cultivé que spirituel », et, par conséquent,  une des « plus sympathiques physionomies du Paris musicien». 

La presse de l’époque le décrit comme un « écrivain de talent, un chroniqueur parfait et un conférencier animé et spirituel », qui a « ravi les lecteurs du Monde Musical avec la publication de ses « Souvenirs » de conservatoire, une « série de réminiscences pleines d’anecdotes charmantes, écrites dans un style soigné, piquant, et incisif ». Trois jours après son décès, un journaliste écrivait « Le Monde Musical donnait dernièrement de lui une satire de nos mœurs musicales, de nos erreurs et de nos manies, « Les Sept Plaies de la Musique », qui sont un modèle de polémique enjouée, où la caricature et le paradoxe se font aimablement redresseurs de torts. » Ce même journaliste ajoutait : « Je souhaite que toutes ces pages puissent être réunies en un volume, dont le succès en librairie sera certain. Elles contribueront à perpétuer le souvenir d’un artiste et d’un homme qui ne pouvait avoir d’ennemis que parmi les envieux. » Non seulement ce volume n’a jamais vu le jour, mais il ne pouvait imaginer, qu’un siècle plus tard, le « volume » souhaité se présenterait sous la forme d’un site internet, accessible à tous. Vous en retrouverez donc l’intégralité sur ce site, ainsi qu’une très grande partie de ses autres articles parus dans les revues françaises et anglaises, avec également ceux des dictionnaires, et enfin quelques lettres autographes.

Vous l’aurez compris, ce site rend hommage à Louis Fleury, interprète qui a grandement contribué à l’enrichissement du répertoire de la flûte traversière avec, comme  objectif principal, la mise en lumière de sa personnalité haute en couleur. J’espère qu’en vous plongeant dans la lecture de ses écrits,  vous  apprécierez comme moi son érudition, son caractère, son style et son humour. 

Lucile RENON flûtiste

Quelques extraits d’articles

Souvenirs d’un Flûtiste – 1. Les Dernières Années d’Ambroise Thomas

J’ai été élevé dans l’admiration d’Ambroise Thomas, et je lui dois, par surcroît, une des fortes émotions de mon enfance. Ma mère fut, en effet, une des cent mille personnes qui échappèrent, par miracle, à l’horrible catastrophe de l’Opéra-Comique. J’étais alors un tout petit garçon Nous habitions la province, à quelques cinquante kilomètres de Paris. Un matin de 1887, ma mère, ouvrant son journal, poussa un cri d’horreur : l’Opéra-Comique avait été, la nuit précédente, détruit par un incendie. Les victimes se chiffraient par centaines…

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Les Sept Plaies de la Musique – 1. Le Billet à Prix Réduit

Ma première expérience du système des billets à droits remonte à quelque trente ans. C’était alors une nouveauté. Au cours de l’été torride de 1895, d’aimables voisins me confièrent obligeamment qu’ils pouvaient se procurer des billets de faveur pour le Théâtre du Château d’Eau et me prièrent de me joindre à eux. C’était le moment où une vague de charité féminine déferlait sur Paris. Tous les matins, dans Le Journal, Séverine vidait ses glandes lacrymales, qu’elle a fort développées, sur une nouvelle infortune ; et tous les après-midi, une étoile de beuglant, Eugénie Buffet, chantait dans les cours au profit des pauvres. Elle faisait cela comme l’oiseau respire, son genre de talent ayant trouvé là son véritable cadre…

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